Michel Munger
Argent
L’économie canadienne est officiellement sortie de récession même si les chiffres sont inférieures aux attentes, indique Statistique Canada, en diffusant les données du produit intérieur brut du troisième trimestre.
L’agence fédérale signale qu’au troisième trimestre, l’économie a crû de 0,4% à un rythme annuel après trois reculs successifs lors des trimestres précédents. Techniquement, cela veut dire que la récession est terminée même si les analystes tablaient sur davantage, soit 1%..
En septembre, le PIB a connu une hausse de 0,4%.
Statistique Canada affirme que les chiffres s’expliquent par une hausse de production dans la plupart des grands secteurs industriels. De plus, la demande intérieure a été soutenue par une deuxième hausse trimestrielle de suite pour les dépenses personnelles, soit de 0,8%. Les voitures neuves et les meubles ont été particulièrement populaires.
De plus, une première progression des investissements des entreprises en immobilisations depuis le quatrième trimestre 2007 aide l’économie à se remettre de la récession. Après cinq trimestres de recul, les dépenses en machine et matériel ont augmenté de 5,9% au troisième trimestre.
Un indicateur des plus importants se trouve dans les services, qui souffrent habituellement lors d’une contraction économique. Ceux-ci ont progressé de 0,6%, notamment parce que le commerce et l’immobilier se portent mieux.
Par contre, l’extraction de pétrole, de gaz et minière ont pesé sur la croissance en raison de fermetures temporaires.
Parmi les chiffres matinaux, remarquons que les importations et exportations ont avancé après de nombreux trimestres de recul. Les exportations ont crû de 3,6% avec le rebond des produits automobiles. Les importations ont accéléré de 8%, encore là en raison du secteur auto.
Statistique Canada souligne enfin que le pouvoir d’achat s’est accru de 0,8% au pays. Par contre, le taux d’épargne personnelle a diminué, s’établissant à 4,8%.
Pas une déception
Millan Mulraine, économiste et stratège à la Banque TD, ne s’inquiète pas de voir que les chiffres sont inférieurs aux prévisions. «La forte demande intérieure […] va probablement porter ombrage au chiffre principal faible, estime Millan Mulraine, économiste et stratège à la Banque TD. Il semble que le momentum intérieur soit fort au Canada.»
À son avis, «cela est, évidemment, contrebalancé par un poids important venant du dollar canadien fort et d’une économie américaine faible, qui demeure la destination clé pour les produits canadiens. Toutefois, pour les mois qui s’en viennent alors que l’économie américaine prend du mieux et que l’impact du dollar s’estompe, nous nous attendons à ce que ce poids devienne moins important.»
Fonte: http://argent.canoe.ca